Roses du Kenya : comment concilier production intensive et agriculture durable ?

Code national de bonnes pratiques, mesures d’économies de l’eau, restriction à l’usage des produits chimiques… La filière horticole kenyane tente de reverdir son image – et ses moyens ! -  pour s’adapter à la nouvelle dynamique mondiale du marché très concurrentiel de la rose coupée.

L’horticulture kenyane en chiffres

Le Kenya dénombre 2 150  fermes productrices de fleurs (150 grandes exploitations, dont une soixantaine autour du lac Naivasha, et 2 000 petits producteurs). Elles représentent 3 700 hectares de serres et 60 % des fleurs produites sont des roses. Les premiers Hollandais qui se sont installés ici à la fin des années 1970 ne s’y sont pas trompé, car les conditions climatiques locales sont similaires toute l’année à l’été en Europe : il fait chaud en journée (30 °C), frais la nuit (13 °C) et cette différence de température est bonne pour les roses. Preuve de cet essor, 500 000 personnes travaillent aujourd’hui dans la floriculture kenyane, dont 90 000 directement dans des fermes. Au total, ce secteur fait vivre 2 millions de Kenyans.

La Valeur des exportations de fleurs du Kenya chaque année est de 500 millions de dollars, soit la troisième source de devises étrangères du pays après le tourisme et le thé. L'horticulture dans son ensemble génère 1 milliard de dollars par an. 36 %  des importations de fleurs de l'Union européenne proviennent du Kenya, devant l'Equateur (15 %), l'Ethiopie (15%) et la Colombie (12 %)

Naivasha, au cœur de la vallée des roses

Un tiers de la production kenyane est concentrée autour d’un seul et même endroit : le lac Naivasha, magnifique étendue d’eau de 150 km2, bordée de volcans à 1 900 mètres d’altitude sur les hauts plateaux kenyans, en est le réservoir d’eau douce pour l’irrigation. Les hippopotames, les flamants roses, les pélicans et les cormorans en partagent les rives avec d’interminables rangées de serres vertes et blanches.

La rosiculture kenyane, un secteur prospère et controversé

Depuis une dizaine d’années, ce secteur prospère s’est néanmoins retrouvé au cœur d’une controverse. L’exploitation voire l’intoxication des salariés, l’emploi massif de pesticides ou encore le gaspillage d’eau ont été régulièrement dénoncés par les médias étrangers.

Les risques sanitaires encourus par les ouvrières qui travaillent dans les serres kenyanes au milieu des pesticides et autres produits chimiques étaient bien réels : maladie de la peau, malformation du fœtus. A cela il faut ajouter la dramatique pollution du lac et des rivières par les eaux effluentes.

Le risque économique existe également, toujours en lien avec la question cruciale de la pénurie d’eau. La récupération des eaux de pluie ou le recyclage de l’eau usagée coûtent cher et augmentent les coûts de production, au moment où une classe moyenne émergente réclame une redistribution fiscale. D’où la compétition avec l’Ethiopie : malgré une main d’œuvre et des infrastructures insuffisantes, l’Ethiopie a plus d’eau, moins d’impôts, et est plus proche de Dubaï, future plaque tournante du commerce de fleurs.

Les contraintes écologiques imposées par le marché mondial (grandes surfaces, fairtrade) incitent les plus grandes serres liées par contrat à des mesures de protection qui sont encore à développer.

A la recherche de solutions durables pour redorer l’image de la rosiculture kenyane

Conscients de l’importance de leur image de marque face à leurs concurrents, les producteurs kenyans, réunis au sein du KFC (Kenya Flower Council), ont ainsi entrepris de verdir le secteur. Les 124 fermes membres du KFC ont adopté un code de bonnes pratiques pour garantir l’exportation de fleurs cultivées de manière responsable tant pour l’environnement que pour les salariés.

Des mesures concrètes et simples de protection sont prises : interdiction de certains produits chimiques, interdiction d’entrer dans les serres avant un délai de 2 à 6 h après l’épandage des produits. Autre initiative : un plan d’allocation de l’eau a également été mis en place par le gouvernement qui accorde des permis et impose la réduction des quantités pompées si le niveau du lac baisse : de nombreux panneaux installés sur les rives indiquent désormais, au centimètre près, le niveau du lac.

Enfin, dans l’arsenal des bonnes pratiques, la sélection de variétés de roses plus tolérantes aux maladies permet de réduire naturellement et très sensiblement le nombre d’interventions chimiques. Parmi elles, les Roses "spray" sont des fleurs relativement petites, qui fleurissent en grand nombre sur une branche - elles peuvent y avoir jusqu'à une douzaine de pièces. Source de diversification et de différenciation commerciale, un de leurs meilleurs atouts est d’avoir une résistance aux maladies bien supérieure à la moyenne.

Finalement, les producteurs de roses s’investissent dans la recherche et l’évaluation de techniques alternatives au « tout chimique », comme la stimulation des défenses naturelles des plantes contre les maladies cryptogamiques.

Gageons que la filière kenyane, qui a pris la mesure des enjeux sociaux et environnementaux, saura confirmer et renforcer son virage vers une agriculture durable.

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