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Les pododermatites impactent négativement l’économie dans la filière volaille. La technique comme facteur clé Logo Feedia

Les pododermatites correspondent à des lésions cutanées au niveau de la région plantaire ; cela va d’une décoloration de la peau à des ulcères dans les cas les plus graves. Elles sont devenues un des paramètres dans les notations de bien-être des volailles (pondeuses, poulets, dindes...). Au-delà de ces considérations, les conséquences des pododermatites sur les performances économiques dans les filières avicoles ne doivent pas être négligées car elles sont bien réelles !

Différentes méthodes de notation (ou scoring) et de monitoring existent. L’une d’elles est présentée ci-dessus. A tout moment de l'élevage ou de l'abattage, une centaine de volailles (choisies aléatoirement) sont notées. Une note globale permettant d'évaluer l'élevage est ensuite calculée selon la formule de FPS ou Score Pododermatites :
 

Formule de FPS ou Score Pododermatites=
(0 x Nombre de volailles notées 0) + (0,5 x Nombre de volailles notées 1) + (2 x Nombre de volailles notées 2) / Nombre total de volailles notées x100

On obtient alors une note finale qui varie de 0 à 200 : on obtient 0 lorsque 100% des volailles ont eu une note 0 (situation optimale) et 200 lorsque 100% des volailles ont eu une note de 2 (situation à éviter).
Les facteurs environnementaux sont déterminants dans l’émergence, la gravité et la gestion des pododermatites. Parmi tous les facteurs environnementaux qu’il convient de surveiller, nous pouvons retenir la qualité et le type de litière utilisée, la gestion du système d’abreuvement ou la gestion de la ventilation et des paramètres d’ambiance. Il est aussi possible de limiter l’incidence des pododermatites par la nutrition.

1. Le type et la qualité de litière utilisée en élevage de volaille

Les différents matériaux utilisés comme substrat de litière n’aboutissent pas aux mêmes résultats. Les éleveurs doivent faire leur choix en fonction des qualités et défauts de chaque litière mais aussi de leur prix.
Le type de litière, sa présentation et la taille des particules la composant jouent un rôle déterminant dans la capacité de celle-ci à absorber l’eau et la retenir.
Une litière de type copeaux de bois peut contenir jusqu’à 450 % d’eau (soit 4,5 fois son poids en eau). Généralement, plus les particules sont fines, plus la surface disponible en contact avec l’environnement est grande donc plus elles retiennent l’eau rapidement et longtemps. Par exemple, l’absorption de l’eau est meilleure avec une paille défibrée coupée courte (250% d’absorption) qu’avec une paille entière (100%). Le granulé de paille a aussi des qualités intéressantes car ses constituants sont broyés finement (400% d’absorption).

litière paille poussin
Litière - Paille de blé broyée à l’arrivée des animaux

Toutefois, plus la granulométrie de la litière est fine, plus elle a tendance à s’agglomérer pour former des “croûtes” ou “plaques” de litière, surtout autour des zones d’abreuvement et d’alimentation.
L’humidité de la litière est le principal facteur associé à l’apparition et à la gravité des pododermatites. En 2009, Bilgili et al. ont démontré qu’à des niveaux d’humidité faibles, les scores de pododermatites associés sont faibles. La manière de stocker le matériau influence grandement sa teneur en humidité : une paille broyée est généralement à 13 % d’humidité mais peut passer à 20% si elle a été stockée au champ et qu’il a plu.

*Trucs et Astuces :

  • Préférer une litière Saine, Sèche et Souple avec des particules de taille < à 4 cm, peu compactante.
  • Travailler la litière au plus tôt pour l’aérer permet d’optimiser l’investissement initial.
  • Stocker la litière dans un local spécifique à l’abri de l’humidité et de sources d’eau.

2. La gestion du système d’abreuvement et de la qualité de l’eau

La conception et la gestion du système d'abreuvement jouent un rôle majeur dans la teneur en humidité de la litière.
La hauteur des lignes de pipettes ou des abreuvoirs ainsi que la pression et la hauteur de l’eau doivent être gérées correctement. Une hauteur de ligne trop basse ou une pression trop importante entraîne un gaspillage d’eau, et par conséquent une augmentation de l’humidité de la litière. Mais une hauteur d’eau trop haute ou une pression d’eau faible diminue la prise alimentaire et altère alors les performances. Il faut un bon compromis.

La qualité physique, chimique et bactériologique de l’eau joue un rôle important sur l’humidité des litières. L’eau contient de nombreux minéraux (Manganèse, Fer, Iode, Calcium, Sodium, Chlore, etc). Si un ou plusieurs de ces minéraux se retrouvent en excès, cela peut avoir des conséquences sur l’intégrité digestive des animaux. La qualité sanitaire de l’eau est aussi à surveiller. La présence excessive de bactéries ou de biofilms peut influencer la santé digestive. Si la santé digestive des volailles est dégradée, la rétention d’eau est limitée et les litières sont plus rapidement humides, favorisant alors les pododermatites.

*Trucs et Astuces :

  • Adapter la hauteur des lignes d’eau régulièrement en fonction de la taille des animaux.
  • Adapter la quantité d’eau disponible avec du matériel et un débit adéquats.
  • Analyser et suivre la qualité de l’eau de boisson.
  • Répartir uniformément le matériel sur la surface du bâtiment.
  • Changer de place certains équipements quand c’est possible (abreuvoirs en Dinde par exemple) pour gérer les zones “sales”  et les zones “propres”.

 3. La gestion de la ventilation et des paramètres d’ambiance

Une ventilation adéquate permet de fournir un air frais, de limiter l’accumulation de gaz nocifs pour les volailles (ammoniac, monoxyde de carbone) et de supprimer l'excès d’humidité issu de la respiration des animaux, des fèces, de la litière ou du matériel de chauffage. Il est ainsi préférable d’avoir des chauffages dont la combustion se fait à l’extérieur du bâtiment et d’utiliser des échangeurs d’air en période de chauffage. Pour une bonne ventilation, l’humidité relative est un bon indicateur. Il faut garantir un taux d’humidité suffisant pour éviter la déshydratation des volailles mais aussi veiller à ne pas dépasser 70% la première semaine d’élevage pour éviter l’excès d’eau, puis 50 à 60% au-delà. 

*Trucs et Astuces :

  • Surveiller les paramètres d’ambiance comme le niveau de CO2 (seuil maximum de 3 000 ppm en poulet de chair et 2 500 ppm en dinde de chair).
  • Si des “croûtes” ou des “plaques” de litière apparaissent, c’est un indicateur de ventilation non-optimale.

Vous avez maintenant les clés techniques pour limiter les pododermatites en élevage avicole. Si vous voulez plus d'informations, n'hésitez pas à solliciter nos experts !

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