Une enquête réalisée par Terre Innovia a montré la multiplication des dégâts d’oiseaux sur les champs de tournesol. Il faut donc agir et protéger la culture avant même les semis car les oiseaux n’attendent pas pour nuire, surtout à proximité des haies et des villes. Les pertes de récolte liées à ces attaques peuvent être lourdes d’autant que les moyens de lutte sont limités. Existe-t-il des méthodes accessibles pour limiter les dégâts provoqués par ces volatiles ?
Les dégâts provoqués par les oiseaux sur les champs de tournesol se manifestent de plusieurs façons. Des trous de quelques centimètres, réguliers et visibles, montrent que les oiseaux recherchent les graines en suivant les lignes de semis. Ils consomment les semences qu’ils ont déterrées en fouillant le sol. Les graines les plus tendres présentent alors une coque évidée. Quant aux feuilles situées sous le capitule, elles sont souvent souillées par les déjections de ces oiseaux. On constate aussi des attaques sur capitules et sur cotylédons. Les cotylédons sont alors souvent arrachés ou sectionnées par les oiseaux qui ont cherché à atteindre les graines.
Dans ce contexte, Terres Innovia a réalisé différentes enquêtes dans de nombreuses régions afin de dresser un état des lieux de la situation sur tournesol notamment en 2012 et 2014. Résultat ? On a observé une progression constante des attaques à l’échelle nationale : 77% des agriculteurs considèrent que les attaques sont de plus en plus importantes depuis 5 ans. 80 % de leurs parcelles de tournesol ont subi des dommages (source CETIOM 2012).
Les attaques sur tournesol ont lieu du semis jusqu'au stade 4 feuilles (environ 3/4 des cas). Parfois plus tardivement, environ ¼ des cas, elles ont lieu sur le capitule. Les attaquent peuvent être très fréquentes et fortement préjudiciables à la culture du tournesol.
Parmi les prédateurs recensés, les pigeons sont cités dans une grande majorité des cas (91 %) : le pigeon ramier ou palombe et le pigeon des villes, mais également les corvidés tels que les corbeaux freux et corneilles noires sont signalés dans 62 % des cas.
La vulnérabilité d’une parcelle est davantage liée à son emplacement, lorsqu’elle est située sur une zone à risque, qu’à l’efficacité des systèmes de protection. Malgré la présence de dispositifs de protection, principalement les effaroucheurs, une parcelle sur deux de tournesol est attaquée par les oiseaux et a été ressemée. La proximité d’une ville ou d’une haie favorise les attaques. Ces zones sont en effet propices au développement de nichoirs et aux populations de pigeons.
La nuisibilité des attaques varie selon leur échelle. Souvent, la cible principale n’est pas la graine de tournesol mais la jeune plantule fragile et tendre. Les oiseaux consomment ainsi les cotylédons mais sans endommager la tige. Par contre, une lésion sur la tige peut entraîner la mort de la plante.
La sensibilité du tournesol vis-à-vis des oiseaux est forte. Si forte que l’action de volatiles peut entraîner la destruction de la culture et son abandon. Les techniques d’effarouchement visuelles ou sonores tels que les canons, épouvantails, ballons, cerf-volants … ou les répulsifs ne sont pas suffisamment efficaces pour limiter les dégâts des oiseaux. Il est cependant possible de fortifier les jeunes plants de tournesol au démarrage afin de limiter les conséquences de ces dégâts causés par les oiseaux. Ce renforcement passe par l’optimisation de l’absorption minérale et hydrique de la plante et l’épaississement des parois cellulaires afin de créer un milieu défavorable aux oiseaux ravageurs.
N’attendez pas que les oiseaux soient installés dans les parcelles de tournesol, agissez rapidement dès son implantation. Il est possible de fortifier les jeunes plants de tournesol au démarrage afin de limiter les conséquences des dégâts causés par les oiseaux. Pour plus d’informations, contactez nos experts !